FÉVRIER
Hélas! dis-tu, la froide neige
Recouvre le sol et les eaux;
Si le bon Dieu ne les protège,
Le printemps n’aura plus des oiseaux!
Rassure-toi, tendre peureuse;
Les doux chanteurs n’ont point péri.
Sous plus d’une racine creuse
Ils ont un chaud et sûr abri.
Là, se serrant l’un contre l’autre
Et blottis dans l’asile obscur,
Pleins d’un espoir pareil au nôtre,
Ils attendent l’Avril futur;
Et, malgré la brise qui passe
Et leur jette en vain ses frissons,
Ils répètent à voix très basse
Leurs plus amoureuses chansons.
Ainsi, ma mignonne adorée,
Mon coeur où rien ne remuait,
Avant de t’avoir rencontrée,
Comme un sépulcre était muet;
Mais quand ton cher regard y tombe,
Aussi pur qu’un premier beau jour,
Tu fais jaillir de cette tombe
Tout un essaim de chants d’amour.
FRANÇOIS JOACHIM ÉDOUARD COPPÉE (1842-1908).
Uit: Les Mois (ca. 1878), opgenomen in dl. 3 (van de 6) Poésies (1864-1905).
(Zie ook De zomer bezongen (6) op donderdag 27 juli voor Juillet van dezelfde auteur en De zomer bezongen (7) op zondag 27 augustus voor Août, en De herfst bezongen (1) op dinsdag 31 oktober voor Octobre.)
Voetnootdetail: Maurits Wagenvoort heeft de ooit beroemde Coppée nog opgezocht en sprak met hem over ‘den “ouden” Gids en De Nieuwe Gids, over mr. Van Hall en Van Deyssel, over Allard Pierson en Baudelaire, over Agar en den Eiffeltoren.’ (Vosmeer de Spie [pseud. MW] ‘Een bezoek aan François Coppée’ in: Veertig Zwervers; ’s-Gravenhage, W.P. van Stockum & Zoon 1890, p. 189-192).